J’ai écouté “L’attachement tout au long de la vie”, épisode 13 du podcast Ipokamp

A propos du podcast

Il y est question des différents styles d’attachement (les modalités relationnelles que l’on déclenche automatiquement lorsque l’on est confronté à une difficulté)

La psychologue Yoanna Micoud y explique très clairement les différents styles d’attachement, ainsi que leurs genèses respectives. A l’appui du témoignage d’Adeline, elle explique comment au sein du couple ces styles d’attachement peuvent venir se potentialiser.

Elle apporte également des éclairages sur l’importance de connaitre son fonctionnement, celui de saon partenaire, afin d’améliorer communication et réassurance.

Enfin, il y est question de thérapie, de ce que l’on peut y espérer, tout en étant lucide sur la difficulté réelle du travail à fournir pour accéder à un attachement sécure lorsqu’il s’est construit de manière insécure.

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A propos de l’attachement, du côté du.de la thérapeute

L’attachement entre en jeu dans bien des thérapies. Si l’on accueille en thérapie des personnes présentant un attachement sécure, ce n’est pas le style le plus fréquent. Et il en est de même pour les thérapeutes !

L’accordage dans la relation thérapeutique passe par un certain feeling, derrière c’est bien souvent l’attachement qui est en jeu. En effet, la première séance est une situation relationnelle stressante par essence : on va exposer des difficultés à une personne que l’on ne connait pas, et dont on espère qu’elle pourra nous aider. De même, un.e thérapeute (psychologue ou non) averti.e peut se prendre au piège de son propre système d’attachement. Par exemple, un.e thérapeute insécure évitant.e pourra éviter l’engagement émotionnel nécessaire à l'établissement d’une relation thérapeutique avec une personne à l’attachement anxieux ou désorganisé. A l’inverse, un.e thérapeute à l’attachement anxieux pourra paraitre intrusif.ve ou trop engagé.e à une personne à l’attachement insécure ou désorganisé.

Du coté du.de la thérapeute se laissant prendre dans son contre-transfert ou son système d’attachement (typiquement à la fin d’une thérapie), le risque peut être, du côté thérapeute évitant.e, de terminer trop tôt la thérapie face à quelqu’un qui donne le change émotionnellement, de se sentir inefficace pour les situations nécessitant un grand engagement émotionnel, et de développer de l’agressivité, par exemple. Du côté thérapeute anxieux.se, le risque est de vouloir des preuves d’efficacité, de chercher à être rassuré.e, validé.e par la personne en thérapie, de maintenir aussi les rencontres car elles sont valorisantes.

D’où l’importance de bien se connaitre, et ce qui fait à mon avis qu’il est nécessaire à tout.e soignant.e d’aller explorer son fonctionnement, au risque de s’y laisser prendre. La supervision est un minimum. A mon sens il faut et une thérapie individuelle, et de la supervision.

Cela montre aussi encore une fois qu’il n’y a pas de thérapeute parfait.e, de technique parfaite. C’est en ce sens que je dis souvent que c’est la rencontre qui prime, à des niveaux conscients, émotionnels, et impalpables. D’ailleurs, selon les études de Michaël Lambert, spécialiste de l’efficacité thérapeutique, une partie significative de celle-ci est attribuable à la qualité de la relation thérapeutique. Les techniques en représentent une plus faible partie.

Si vous êtes thérapeute, psychologue ou non, ou que vous travaillez dans la relation d’aide ou d’accompagnement, et que vous souhaitez un espace d’échange par rapport à ces questions, je propose des séances de supervision au cours desquelles cela peut être mis au travail.

Un exemple de l’importance de l’attachement dans le choix de la technique par la.le thérapeute

Dans le modèle du fonctionnement psychique proposé par Jean-Benjamin Stora et la psychosomatique intégrative, l’attachement est un élément clé de l’orientation de la psychothérapie. Il fait la différence entre le transfert, cette fameuse relation très singulière propre notamment à la cure psychanalytique, et l’attachement, qui est en jeu notamment dans la psychothérapie d’accompagnement des maladies psychosomatiques.

L’attachement nous renvoie à des problématiques archaïques, au sens des prémices de notre construction psychique, à ce qui se transmet aussi de génération en génération car bien souvent les styles d’attachement se transmettent, bien malgré les parents, ou en toute bonne volonté. Sans parler des traumatismes éducatifs volontaires, ou des agressions vécues.

L’objectif sera souvent dans un premier temps de sécuriser la relation thérapeutique, par un ajustement à 'l’attachement de la personne accompagnée. Une grande importance sera accordée aux ressentis, à leur repérage, leur identification, leur expression. Pour aller plus loin, il me faudrait parler de l’identification projective. Peut-être dans une future note.

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